Face au succès du programme de surveillance Copernicus, l’Agence Spatiale Européenne (ESA) vient d’annoncer qu’elle agrandit son réseau d’observation de la Terre, en sélectionnant Airbus et Thalès pour développer trois nouveaux satellites «sentinelles»
Observer le changement climatique depuis l'espaceImaginé en 1998 sous le nom de Global Monitoring for Environment and Security, le programme Copernicus est une initiative conjointe de l'ESA et de l'Agence Européenne pour l'Environnement (AEE). Renommé en 2013, son objectif est de fournir à l'Europe des outils pour observer l’évolution du changement climatique sur Terre. Depuis sa mise en service opérationnelle en 2014, sept satellites appelés «sentinelles» orbitent déjà autour de la Terre, et rassemblent une base de données environnementales dont la particularité est d'être gratuite et libre d’accès à tous.
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Suite au succès de cette initiative, l’ESA a déjà annoncé en septembre l’ajout d’une nouvelle mission nommée CRISTAL. Cette mission devra permettre aux scientifiques d’étudier les icebergs depuis l’espace, de mesurer l’épaisseur de la banquise et de son manteau neigeux, et de calculer l’élévation des calottes polaires. Les trois nouvelles missions annoncées cette semaine, nommées CHIME, CIMR et LSTM, devraient être opérationnelles d’ici 2029. Elles viendront compléter les outils qu’offrent déjà Copernicus pour aider à optimiser et mieux comprendre l’utilisation des ressources naturelles de la planète.
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gérer l'agriculture de demainAvec un 1er contrat de 455 millions d'euros, c’est la branche française de Thales Alenia Space qui pilotera le développement de la mission «Copernicus Hyperspectral Imaging», aussi appelée CHIME. Son satellite emportera un nouveau spectromètre permettant d’améliorer la gestion de notre agriculture. L’appareil viendra notamment compléter le satellite Sentinel-2 déjà en service pour cartographier et analyser les propriétés des sols depuis l’espace, et fournira donc des données essentielles pour maintenir nos cultures en bonne santé
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Surveiller la banquisePour le programme CIMR, c’est cette fois-ci nos voisins italiens qui décrochent le contrat de 495 millions d’euros, pour développer le «Copernicus Imaging Microwave Radiometer».
Munie d’un nouveau radiomètre à balayage conique, la sonde de Thales Alenia Space Italy mesurera la température de surface de la mer, la répartition des icebergs. Le satellite pourra aussi aider les bateaux à naviguer dans les zones polaires en mesurant l'épaisseur et la dérive de la banquise. |
Enfin, l’Espagne pilotera pour la première fois une mission du programme Copernicus. Avec un contrat de 380 millions d’euros, Airbus développera la mission «Land Surface Temperature Monitoring», aussi appelée LSTM.
Comme son nom l’indique, l’appareil emportera un capteur thermique infra-rouge pour calculer la différence de la température du sol entre le jour et la nuit. Ces mesures permettront aux scientifiques d’anticiper les futures sécheresses, et les agriculteurs pourront mieux gérer les ressources en eau qui se font plus rares dans le contexte du réchauffement climatique. |
Mesurer l'evapotranspirationEn effet, en mesurant précisément l'évapotranspiration des cultures depuis l'espace, c'est-à-dire la quantité d’eau perdue pendant la journée par évaporation, le LSTM permettra d’optimiser l’irrigation de précision, une technologie qui permet notamment aux producteurs d’arroser en temps réel leurs cultures d’un simple clic depuis leur téléphone.
Avec ces trois nouveaux contrats, l’ESA et son programme Copernicus marquent une nouvelle avancée de l’Europe vers sa souveraineté dans le domaine de la surveillance environnementale, et confirment une fois de plus que l’exploration spatiale apporte des solutions concrètes pour améliorer la vie de tous. PH Le Besnerais
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