Vingt cinq ans après l’annonce de la découverte de la première planète située hors du système solaire, l'Agence Spatiale Européenne (ESA) vient de sélectionner ARIEL comme troisième mission dédiée à l'observation des exoplanètes.
à la recherche de la vie EXTRATERRESTREDepuis la découverte de “51 Pegasi b” en 1995, une planète de taille similaire à Jupiter et située à quelques 50 années lumières de la Terre, la quête des exoplanètes n’a jamais cessé de passionner les astrophysiciens pour tenter de répondre à une question essentielle: comment se forment les planètes et quelles sont les conditions pour y trouver de la vie extra terrestre?
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Après avoir identifié quelque 4000 nouvelles planètes gravitant autour d’une autre étoile que notre soleil, les scientifiques s’intéressent maintenant à leur caractérisation, notamment grâce aux récents satellites d’observation comme le satellite CHEOPS lancé en 2018. Ce satellite développé par l’ESA et le Bureau Spatial Suisse est équipé d’un petit télescope qui utilise la variation de la luminosité des étoiles pour en étudier la taille, la masse et identifier les composants de l’atmosphère d’exoplanètes proches de notre système solaire.
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Pour compléter les mesures de CHEOPS, l’ESA a prévu une seconde mission nommée PLATO qui sera lancée en 2026 pour trouver de nouveaux systèmes planétaires extrasolaires, et plus particulièrement des planètes rocheuses gravitant dans la zone habitable de leur étoile, c’est à dire à distance compatible à la présence d’eau liquide.
La mission ARIEL (pour Étude atmosphérique infrarouge des exoplanètes) sera donc le troisième satellite d’observation dédié aux exoplanètes mis en service par l’ESA et viendra s’ajouter en 2029 au dispositif déjà composé de CHEOPS et PLATO. |
le phénomène de transitÉquipée d’un télescope spatial, d’un bouclier thermique et d’instruments de mesure optiques, ARIEL sera conçu spécifiquement pour analyser la composition chimique et la température des exoplanètes, notamment lors d’éclipses ou de transit.
Pour rappel, en astronomie, le transit désigne le passage d’un objet céleste entre l’observateur et l’étoile autour de laquelle il gravite, un phénomène qui permet aux astrophysiciens d’analyser l’atmosphère des planètes lointaines. C’est ce principe qu'utilisera ARIEL pour étudier la composition des atmosphères de 1000 planètes différentes, un échantillon varié composé majoritairement de planètes chaudes et gazeuses, et de masse deux à dix fois supérieure à celle de la Terre. |
Ariel sera la pierre de Rosette qui nous permettra de déchiffrer les atmosphères des planètes en orbite d'autres étoiles
Ariel pour déchiFFRER les atmosphères lointainesPour Jean-Philippe Beaulieu, directeur de recherche à l'Institut d'astrophysique de Paris, « Ariel sera la pierre de Rosette qui nous permettra de déchiffrer les atmosphères des planètes en orbite d'autres étoiles ». Selon l'astrophysicien, les instruments d’ARIEL pourront détecter et quantifier les molécules présentes dans l’atmosphère des planètes étudiées, telles que l’eau ou le méthane, et pourront aussi mesurer des indicateurs météorologiques comme la température, la pression atmosphérique ou encore la présence de vents ou de nuages. La mission ARIEL devrait durer au moins 4 ans et son lancement est prévu en 2029 au départ de la base guyanaise de Kourou, à bord de la future fusée Ariane 6.
Pour continuer le travail des missions CHEOPS, ARIEL, et PLATO, l’ESA devrait lancer d’ici 2040 une nouvelle génération de satellites spécifiquement conçus pour étudier les exoplanètes habitables, pour peut être voir un jour l’Europe découvrir les premiers indices d’une forme de vie extraterrestre! PH Le Besnerais
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